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Date de création :
31.12.2007
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01.01.2008

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Intreview accordée à Walfadjri

Publié le 01/01/2008 à 12:00 par ajdmr
Ibrahima SARR, candidat indépendant : ‘Ma candidature est celle des opprimés’


Il est candidat indépendant à la présidentielle mauritanienne de demain. Son ambition : corriger l’injustice subie par les ‘opprimés’ de la Mauritanie afin de recoller le tissu social mauritanie. Seul gage, selon lui, de sortir le pays du mal qui le gangrène. Ibrahima Sarr est journaliste de formation, radié de la radio mauritanienne en 1986, avant d’être fait prisonnier pendant quatre ans. Entretien.

Wal Fadjri : Qui êtes-vous ?
Ibrahima Moktar Sarr : Je suis né en 1949. Je suis journaliste de formation et j’ai fait mes études au Cesti (Sénégal), J’ai exercé dans la presse jusqu’en 1986, date de mon arrestation. J'ai dirigé le programme des informations à la radio et à la télévision mauritanienne en 1983. J’ai eu, avant cela, une formation d’instituteur et j’ai travaillé dans les assurances. Sur le plan politique, c’est vers les années 70 que j’ai commencé mon militantisme au niveau du Parti mauritanien du travail. Par la suite, nous avons créé un mouvement qui avait pour objectif de lutter pour la solution de la question nationale. En 1983, certaines organisations se sont retrouvées pour créer les Flam. J’en étais le chargé de la communication et c’est à cause du manifeste que nous avions publié, en 1986, que nous avons été arrêtés. Nous avons purgé quatre ans de geôle à Nouakchott, Ayoun et Walata. Des camarades y ont trouvé la mort.
Wal Fadjri : A quel niveau se situent vos divergences avec vos camarades de l’Alliance populaire progressiste (App) que vous avez quittée pour créer le Mouvement pour la réconciliation nationale ?
Ibrahima Moktar Sarr : J’estimais que les militaires qui avaient pris le pouvoir n’étaient pas tellement loin de Taya et que la garantie véritable qu’ils pouvaient nous donner pour manifester leur volonté de changer, c’était de rompre avec l’ancien système et de commencer à faire les réparations. Ce qu’ils n’ont pas voulu faire. Ils ont conservé, pratiquement, le même appareil que Taya avait, ils n’ont pas voulu faire un gouvernement d’union nationale avec l’opposition véritable que l’on appelle radicale, ni amorcer un début de solution par rapport au passif, notamment le retour des déportés… Ils ont voulu que ce soit le prochain gouvernement qui va s’en occuper. Je voulais que mon parti ne lui apporte aucun soutien.
Wal Fadjri : Et quel est le sens de votre candidature ?
Ibrahima Moktar Sarr : J’ai accepté d’être candidat parce que des amis me l’ont demandé, estimant que j’étais le mieux placé pour faire passer un message, celui des déshérités, des opprimés et des exclus de cette société. Quand je l’ai accepté, je l’ai fait totalement. J’ai voulu, à partir du Mouvement pour la réconcialition nationale, mettre l’accent sur l’unité de la Mauritanie. C’est l’essentiel. Tous les programmes que l’on peut mettre sur table sont importants mais, l’essentiel, le plus fondamental, c’est de racoler cette cassure qui a été faite par les régimes précédents, principalement par le régime de Taya. La Mauritanie est divisée aujourd’hui. Les gens vivent ensemble, mais ne se regardent même pas, ne mangent pas ensemble, ne se marient pas entre eux. Même dans les mosquées, on ne prie pratiquement pas ensemble. C’est très grave ! On ne peut pas faire une Mauritanie sur cette base. Quel que soit le programme le plus élaboré que l’on voudra mettre en place, cela ne tiendra pas parce qu’il y a une cassure profonde au niveau du pays et des composantes nationales. Et la tâche essentielle, c’est de recoller ces morceaux et faire en sorte que les Mauritaniens se réconcilient. Mais, ils ne peuvent se réconcilier que si on apaise les cœurs et les esprits. L’apaisement des cœurs et des esprits passe par le rétablissement de certains droits. Il faut réparer les préjudices subis. Parmi lesquels, les déportés qui doivent revenir dans le pays, les Maures qui étaient au Sénégal qui ont perdu leurs maisons et boutiques du fait des évènements. Jusqu’à présent, aucune action n’est engagée entre les gouvernements sénégalais et mauritanien pour cela. Il y a les veuves qui sont là et dont les maris ont été tués et l’on ne sait même pas dans quelles conditions. Elles sont là et attendent. Il y a aussi ceux qui ont été déflatés parce qu’accusés à tort d’être des Sénégalais. Ils doivent reprendre leur boulot. Il y a aussi les militaires qui ont été libérés de l’armée d’office parce qu’ils sont noirs. Ils doivent reprendre leur travail et être indemnisés, s’ils ne veulent pas réintégrer l’armée. Il y a des maisons, des terres qui ont été confisquées, des papiers d’état civil perdus. Cela doit être réparé ! Une fois ces réparations faites, les Mauritaniens devront se mettre à table pour définir les conditions qui leur permettront de vivre véritablement ensemble.
Wal Fadjri : Et cette vie en commun passe par quoi ?
Ibrahima Moktar Sarr : De mon point de vue, cela passe par les points suivants. Il faudrait au départ définir de manière consensuelle l’identité de la Mauritanie. Il faudrait que l’on se mette d’accord sur ce qu’est la Mauritanie. Est-ce un pays seulement arabe ? Seulement Pular ? Seulement Soninké ou seulement Ouolof ? Ou tout cela à la fois ? Nous devrions nous mettre d’accord là-dessus et le consigner dans la Constitution. La Mauritanie est un pays à la fois arabe, négro-africain et toutes les composantes nationales se valent. Cela devra donner des résultats sur le niveau culturel. Les quatre langues nationales doivent être déclarées égales et toutes officialisées. Au même titre que l’arabe, le pulaar, ouolof et le soninké doivent avoir droit de cité dans l’administration, à l’école, à l’Assemblée nationale… Il faut aussi qu’il y ait un partage du pouvoir politique. En Mauritanie, il y a quatre nationalités. Chacune d’elles doit se retrouver au pouvoir. Si un Halpulaar est président, le Premier ministre doit être Maure, le président l’Assemblée devra être un Soninké et au Sénat, on aura un Ouolof. L’économie doit aussi être partagée. Il ne faudrait pas qu'elle soit accaparée par une minorité. On devra aussi se mettre d’accord sur la séparation des pouvoirs en Mauritanie. Que chaque pouvoir joue son rôle et que le pouvoir du Premier ministre soit renforcé pour qu’il soit responsable devant l’Assemblée nationale. C’est quand tout cela est fait qu’il sera possible d’aller vers la réconciliation. Ce qui exige une demande de pardon de la part de l’Autorité, c’est-à-dire le chef de l’Etat qui doit s’adresser à la Nation, à la communauté négro-africaine pour demander pardon pour les préjugés subis. Il reste qu’il n'y a que les ayants droit qui peuvent pardonner. Aucune loi d’amnistie ne peut éponger une faute, un crime. Mais, nous pensons qu’avec notre religion, notre volonté d’aller vers la concorde, les gens seront prêts à pardonner. Je travaillerai dans ce sens.
Wal Fadjri : Durant votre campagne, vous êtes-vous rendu chez des Maures blancs ?
Ibrahima Moktar Sarr : J’ai fait mieux que cela. J’ai ouvert ma campagne à l’est, à Kiffa, dans le fief des maures blancs. Il s’est agi pour moi de marquer le coup en m’adressant aux Maures blancs. Personne ne m’attendait là-bas. J’ai été agréablement surpris que des Maures blancs d’Atar et d’Akjoujt me manifestent spontanément leur soutien. Il y a un espoir dans ce sens. Ce sont les pouvoirs qui divisent les gens, mais les populations sont prêtes à se donner la main.
Wal Fadjri : Au-delà de ce souci de recoller le tissu social, la question de la bonne gouvernance est un problème en Mauritanie. Comment comptez-vous la régler ?
Ibrahima Moktar Sarr : Je ne dirai pas que tous les problèmes sont liés à la question nationale, mais elle est essentielle. Je suis sûr et certain que si l’on règle cette question essentielle de cohabitation et que l’on fasse un effort dans la mise sur pied d’un Etat de droit, les choses iront d’elles-mêmes parce que l’homme ne sera plus considéré en fonction de son ethnie ni de son pouvoir, mais en fonction de ses capacités intrinsèques. A partir de là, on ira vers une très bonne gouvernance, car, les compétences seront mises en exergue et le principe de la récompense et de la sanction sera appliqué de manière juste. La Mauritanie est un pays très riche avec une population très faible.
Wal Fadjri : Vous parliez des candidats qui ont le même discours que vous…
Ibrahima Moktar Sarr : Tous ceux qui étaient membres de l’ancienne opposition radicale, ont, à peu près, le même discours. Sur les questions essentielles, nous ne sommes pas très loin, mais il y a des nuances. Moi, j’apporte une touche particulière parce que j’étais une victime. J’ai fait quatre ans de prison et je garde jusqu’à présent le traces des chaînes sur mes pieds. On m’a radié de radio Mauritanie depuis 1986. Donc, je suis bien partagé quand je parle de pardon, de réconciliation nationale. Je n’ai aucune haine dans mon cœur parce qu, je sais que ce n’est pas mon frère, l’Arabe, qui en est la cause, mais des politiques appliquées.
Wal Fadjri : Vous semblez dire que vous êtes le candidat des opprimés, esentiellement composés de Négro-Africains. Est-ce à dire que vous allez vous appuyer sur l’électorat noir ?
Ibrahima Moktar Sarr : Quand je dis que je suis le candidat des opprimés, cela veut dire qu’il y a, ici, des barons négro-africains qui se croient au-dessus des problèmes et très à l’aise dans ce qu’ils font et soutiennent d’autres candidatures. Ces gens ne vont pas voter pour moi. Candidat des opprimés c’est par rapport à ceux qui se sentent exclus, brimés dans leur chair et leur âme. Ces gens aussi existent chez les Maures blancs. Il y en a qui sont exclus du jeu politique. Il y a aussi des Haratines. Et je dis que ce n’est pas un hasard s’il y a des Maures blancs qui me soutiennent publiquement. Ils savent que mon discours a toujours été suivi à l’Assemblée nationale. Je me suis toujours opposé à Taya pendant tout son règne, avant la prison et après la prison.
Propos recueillis par Elh S. N. DIA

Interview du Président accordé à Al-Akhbar

Publié le 01/01/2008 à 12:00 par ajdmr

Dans une interview avec l’agence d’information indépendante Al-Akhbar, le Président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie / Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) et anciens candidat à la présidence de la république, M. Ibrahima Moktar Sarr a déclaré que son parti n’est pas propre à une communauté. Il a ajouté qu’il « faut d’abord réconcilier les mauritaniens avant même d’envisager les autres problèmes liés au développement économique et social ».

Voici le texte complet de l’interview :

Al-Akhbar :
Vous avez été un candidat aux élections présidentielles passées dont vous avez gagné la confiance d’une grande partie de négro-mauritaniens et c’était avant que vous accédiez à la présidence de l’AJD/MR, Parti considéré par certains comme étant propre à une communauté donnée….
Est-ce que vous ne contribuez pas ainsi à intensifier la division raciale qui semble être déjà phénoménale ?

IMS :
Je voudrais d’abord savoir si, c’est le fait d’avoir gagné comme vous le dites, la confiance d’une grande partie de négro-mauritaniens, qui contribue à intensifier la division raciale ou alors, c’est le fait d’être le Président de l’AJD/MR ; Parti considéré par certains, selon vous, comme étant propre à une communauté donnée….
La réponse à ces questions me permet d’être mieux fixé sur ma situation.
Apparemment mes propres aspirations, mes options politiques et mes prises de positions sur les question nationales essentielles, n’ont aucune espèce d’importance et que c’est la fixation que les autres ont de moi qui importe. Je ne comprends pas aussi pourquoi on ne permet pas à certains de diriger des Partis Politiques alors qu’on le tolère pour d’autres.
A-t-on jamais évoqué les partis essentiellement ou totalement constitués d’arabes pour dire qu’ils constituent une menace pour l’unité nationale ?
Cela dit, l’AJD/MR est un parti multinational où toutes nos composantes nationales sont représentées. Sa vocation première est justement de lutter pour l’avènement d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même. Jusque là son discours et sa pratique quotidienne sont conformes à cette orientation.

Al-Akhbar :
Quels sont les objectifs de base de votre Parti ? Et quelle est sa vision stratégique à propos de la cœxistence entres les différentes composantes de la société mauritanienne ?

IMS
A l’AJD/MR, nous sommes partis du constat que le peuple mauritanien est aujourd’hui divisé. La cassure nationale née de la non résolution de la question nationale a été aggravée avec les dramatiques événements de 1986 à 1991 avec le paroxysme de 1989 : les déportations et les massacres à grande échelle opérés contre la communauté négro-africaine par le régime xénophobe de Maouiya O. Sid’Ahmed Taya. Il faut d’abord réconcilier les mauritaniens avant même d’envisager les autres problèmes liés au développement économique et social.

L’AJD/MR a indiqué les vois et moyens pour parvenir à un règlement pacifique et correcte de la question.
1. Réparer sans tarder les préjudices subis par les victimes des dites exactions; ça va du retour des déportés à la réintégration des fonctionnaires et agents déportés de l’administration et du secteur privé, à l’indemnisation des victimes et ayant droit des événements de 1989 à 1991
2. Suspendre les effets de la loi d’amnistie en faveur des responsables de ces exaltions.
3. Faire la lumière sur ces événements pour déterminer les responsabilités. L’Etat doit reconnaître ses propres responsabilités et demander pardon au nom du peuple mauritanien.
4. Engager une action d’envergure nationale pour la réconciliation afin d’amener les victimes et ayant droit à renoncer à toute poursuite.
5. Organiser un débat national sur les problèmes de cohabitation en privilégiant les points suivants :
- sur l’identité de la Mauritanie
- sur les problèmes culturels
- sur le partage du pouvoir politique

Al-Akhbar :
Certains vous accusent d’insister sur l’ouverture des dossiers du passif humanitaire, quel que soit le résultat. Ne croyez vous pas que cela met l’unité nationale devant quelques dangers et risque même d’agir mal sur les bases, déjà fragiles disent certains, de la coexistence.

IMS
Je crois que la peur domine les sentiments de ceux qui gouvernent et de ceux qui sont coupables. Je suis bien placé pour savoir que l’esprit de vengeance ne domine pas dans la communauté négro-africaine. Les grands leaders politiques de la Communauté, les chefs religieux, les chefs coutumiers et la majorité des négro-africains qui ont vécu ces événements douloureux dans leur chaire et leur sang sont plus préoccupés par le danger d’une réédition de ces événements à l’avenir et veulent que le pays reparte sur des bases plus saines pour que plus jamais ces choses abominables ne se reproduisent.
Donc la vraie question c’est la solution des causes qui ont été à l’origine de ce drame. Il faut régler la question de cohabitation définitivement. Je suis personnellement convaincu que si l’on aborde ce dossier suivant le plan que j’ai indiqué, il est possible d’éviter les règlements de compte et d’aller directement vers la réconciliation.

Ajoutée le 2007-12-09 13:33:41 Lectures :183

IBRAHIMA SARR : Le « réconciliateur »

Publié le 01/01/2008 à 12:00 par ajdmr

Le discours du candidat Sarr Ibrahima a surpris plus d’un en Mauritanie. On connaissait l’homme fougueux, intransigeant, voir inflexible dans la dénonciation des conditions de vie des gens de sa race. On trouve un candidat à la présidentielle plein de sagesse, réconciliateur et rassembleur. Le journaliste, parolier, poète et défenseur acharné de la cause des négro-africains de la Mauritanie est incontestablement la surprise de la campagne électorale mauritanienne. Sans parti politique depuis qu’il a divorcé avec son camarade Meassoud Ould Boulkher, Ibrahima Sarr qui a soutenu pendant les élections législatives et municipales de l’année dernière ses camarades de l’Ajd, a mis pour la présidentielle, en place un mouvement dénommé Mouvement pour la réconciliation nationale (Mrn). Et depuis son discours est structuré par cette pensée forte.

Né en 1949 dans les environs de Boghé à Boki précisément, Ibrahima Sarr est lui aussi, sorti de l’école de Dakar. Journaliste, il a obtenu son diplôme au Cesti. Son combat en faveur de l’égalité des races en Mauritanie, lui vaut arrestation, déportation dans les terribles geôles de Walata en avril 1986 où il purge une peine de cinq ans. Ce n’est qu’en 1990 à la faveur des vents d’ouverture démocratique, il est libre, mais poursuit sa lutte acharnée. Avec Messaoud, ils rejoignent d’abord Ahmed Ould Daddah dans l’Ufd avant de créer leur propre parti, l’App. Des désaccords avec Messaoud l’amènent à claquer la porte. Sans parti depuis, il soutient ses camarades négro-africains aux législatives, et postule à la magistrature suprême de son pays. Sa candidature suscite engouement auprès des Pulaar, Soninké et Wolof au point que malgré le discours rassembleur, des craintes se font jour à Nouakchott d’un repli identitaire préjudiciable à l’amorce d’une réconciliation nationale qu’il appelle pourtant de tous ses vœux. Ses partisans balaient d’un revers de main, de tels arguments. « Est-ce de l’extrémisme que de parler des vrais problèmes du pays », rétorquent-ils. L’histoire jugera. En attendant, celui qui épousa la fille du poète martyr de Walata, Ten Youssouf Guèye, son compagnon de prison, mort dans sa cellule, est aujourd’hui cherche à rassembler un peuple pluriel.

Par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN | samedi 10 mars 2007

Ibrahima Sarr : L'homme des projets crédibles et réalistes

Publié le 01/01/2008 à 12:00 par ajdmr

Nous avons tout récemment appris sur le forum du famnet, l'annonce de la naissance d'un mouvement de réconciliation nationale (MNR), dirigé par l'ex député Sarr Ibrahim.

Cette annonce ne saurait en aucun cas passer inaperçue dans la mesure ou son objet porte sur une candidature négro-africaine à l'élection présidentielle. Le contenu de cette déclaration conforte un projet crédible qui mérite une discussion sérieuse, un débat fécond et une analyse approfondie, surtout s'agissant d'un projet porté par un homme de conviction qui a toujours combattu l'injustice notamment le racisme, l'esclavage, et le tribalisme.


Mais cela ne nous a pas empêché de poser quelques questions : pourquoi la recherche d'une candidature négro-africaine alors qu'il en existe déjà une ? Serait-ce une manière de rendre illégitime la candidature de Ba Mamadou Alassane ? Qu'estce qui la différencie cette candidature de celle Bâ Mamadou Alassane ? S'agit-il d'une question de projet ou d'homme ?


Pour comprendre

Ba Mamadou Alassane n'a jamais voulu instaurer un débat sérieux autour de sa candidature. Il s'est porté candidat à l'élection présidentielle et même aux municipales sans soumettre sa candidature aux instances de son propre parti. D'ailleurs, certains cadres de son parti n'ont appris sa candidature que par le biais de la presse ou du Flamnet. Ce qui est quand même paradoxale ! Comment, à ce titre poser les jalons d'un débat sur la candidature de quelqu'un qui est déjà candidat ?

Nous pensons que si le leader du PLEJ se précipite pour annoncer sa candidature c'est peut être par conscience de la limite d'âge qui risque de le frapper d'ici les prochaines échéances. La dernière chance ou à jamais !

L'AJD a déployé toute son énergie pour qu'une candidature négro-africaine puisse voir le jour. Les responsables de ce parti n'ont ménagé aucun effort pour que cet idéal se traduise en réalité. Nous espérons que cela puisse se réaliser et aboutir à l'issue des discussions en cours avec d'autres forces antiracistes.

Le sens d'une candidature négro-africaine.

L'histoire des relations des régimes successifs avec la communauté négro-africaine a été celle du racisme, de l'exclusion, de la négation existentielle et de l'oubli historique. A la relecture de l'histoire des mesures gouvernementales en Mauritanie de 1960 à nos jours, aucune loi ou réforme allant dans le sens du progrès négro-africain n'a été promulguée, abstraction faite de la mise en place de l'institut des langues nationales sous le règne de Haidalla (une expérimentation qui a accéléré sa chute car certaines forces avaient jugé cette institution comme un lieu de trahison de l'idéale de la société arabe). Que les détracteurs de cette thèse prouvent le contraire !

Revenir ici sur les assassinats et les tortures devient de la tautologie. Ce n'est un secret pour personne. Nietzsche dans " Le Gai savoir ", expliquait que les hommes doivent être les créateurs de leur propre soleil. Pour le paraphraser, nous disons que les négro-africains doivent être les principaux porteurs de leur destinée. Personne d'autre ne le fera à leur place.

Une candidature négro-africaine signifie donc une candidature de prise en charge de soi pour briser les chaînes de l'assimilation et de l'aliénation. Cette candidature illustrerait de manière éclatante l'existence du problème négro-africain en Mauritanie. Cette candidature ne peut être défendue que par ceux qui sont concernés. Car depuis longtemps la question négro-africaine est soit mal posée ou mal analysée.

Certains courants adverses ont voulu l'extraire de sa substance en l'analysant à travers une grille de lecture marxiste (je leurs conseille de s'intéresser à la grande dissertation de Karl Popper sur la science ou sur l'historicisme). Une manière de nier l'existence même de la question et de l'éluder. D'autres, en la scandant, ont fini par la trahir ou en faisant un slogan politique creux afin d'atteindre leurs objectifs.

Pour une candidature décomplexée.

Les tenants du racisme comme culture de gouvernement ont su imposer dans la conscience collective nationale l'idée selon laquelle tout regroupement négro-africain ne serait qu'une usine de fabrication de l'extrémisme ou de la haine des maures. Cette conception a même créée une ambiance de psychose au sein de la communauté africaine Mauritanienne. Ceci s'explique par ce que nous appelons un processus de culpabilisation de la victime. Dénoncer le racisme et l'injustice est devenu un acte blasphématoire.

Tous les partis politiques dirigés par les négro-africains sont considérés comme extrémistes. Comme s'ils étaient destinés à n'exister que sous le diktat des maures. Comme si la Présidence de la république serait une zone de non droit pour eux. Il y a même certains politiques négro-africains qui croient en cette thèse. Souvent, nos compatriotes maures brillent par leur absence lors de manifestions organisées, en France, par l'opposition mauritanienne en exil. Il arrive d'entendre ça et là des voix se lever pour dénoncer ces attitudes. Certains regrettent l'invisibilité des mauritaniens blancs dans les rencontres politiques.

Il s'agit de combattre l'injustice qui est une valeur universelle. Ce n'est pas la couleur de peau qui détermine la légitimité d'un combat, c'est au contraire la justesse de sa cause. La présence des noirs ou des blancs importe peu. Ce qui compte c'est de se faire entendre et surtout de poser le problème comme il se doit loin de tout manichéisme. Le combat contre l'inacceptable est ouvert à tout le monde sans aucune distinction. Ce lourd et symbolique combat doit être porté par quelqu'un de puissant et de compétent.





L'homme de la situation.

Ibrahima Sarr pourrait incontestablement mener ce combat. Théoricien politique, philosophe, journaliste, sociologue et anthropologue, Sarr est avant tout un enfant de son siècle. Erudit et homme d'Etat, il est généralement considéré comme un des auteurs du Manifeste du négro-mauritanien opprimé (un texte qui n'est point un luxe mais une exigence éthique dans lequel les auteurs présentent les conditions de la possibilité d'une véritable vie en communauté).

Ce manifeste lui a valu un séjour au mouroir de walata où il a subi, comme beaucoup de négro-africain, toutes les formes d'humiliation. Son séjour dans le camp de la mort d'Ould Taya, n'a fait que renforcer ses convictions et sa détermination pour l'égalité de tous les Mauritaniens. Il n'a jamais trahi la cause et n'a jamais considéré l'assemblée nationale comme un lieu de promotion sociale. C'est d'ailleurs grâce à lui (je dis bien grâce, car cela a permis de montrer davantage le vrai visage de la démocratie raciste qui se déroulait à l'assemblée nationale) que l'action pour le changement a été dissoute.

Observateur attentif de la sphère politique mauritanienne, notre poète national a très tôt compris que le mouvement du 3 août n'était qu'une supercherie et que la classe politique par sa soif de liberté s'est faite piéger par le CMJD. C'est pour cette raison qu'il remettra sa lettre de démission au président de l'APP, avant d'écrire une tribune pour démontrer que la transition " cmjidienne " menait à la dérive.

Le président Sarr a très tôt compris que le combat contre le racisme d'Etat nécessitait une approche culturelle et linguiste. C'est ce qui explique son enthousiasme axiologique et sa profondeur littéraire. Nul mieux que l'ex député n'a pensé le rapport du combat culturel et de la politique. Les questions de justice et de culture deviennent dés lors centrales. Nous avons même soupçonné chez Ibrahima Sarr l'existence d'une profonde croyance à l'écologie. Car l'environnement est souvent la sève nourricière de ses poèmes.

Pour Ibrahima Sarr la poésie offre un potentiel exploratoire exceptionnel et constitue un outil efficace de lutte contre l'assimilation et l'aliénation. Sarr a un projet : réconcilier tous les mauritaniens qui depuis quarante ans ont été déchirés par des politique racistes, esclavagistes, chauvines, hégémonistes. En gros, tout ce qui freine le développement d'un pays. Lors de cette élection, ce projet ne peut être porté que par lui. (Mais au cas où il ne sera pas qualifié pour le deuxième tour son mouvement doit soutenir le candidat le mieux placé de la CFDC).

Pour garantir la meilleure prise en charge des revendications négro-africaines dans cette élection, il est nécessaire de soutenir la candidature de Ibrahima Sarr. Soutenir la candidature de Sarr, c'est soutenir la vérité ; Soutenir la candidature de Sarr, c'est soutenir la justice ; Soutenir la candidature de Sarr, c'est soutenir la réconciliation nationale ; Soutenir en fin la candidature de Sarr, c'est soutenir le règlement définitif de la question de la cohabitation.

MOULAYE DIOUM,
PARIS FRANCE.